Durant 3 jours, après le 15 août, la Bête est sortie de son antre. Ainsi le 16 à l’aube, 3 valeureux dompteurs cernent la tanière de la Bête pour l’harnacher, espérer la dompter voire l’apprivoiser…
Une fois libérée de quelques cartons et autre bâche qui permettent à la Bête de dormir paisiblement, les dompteurs ont commencé par lui resserrer les freins, histoire qu’elle ne se sauve pas. Puis pour lui dégourdir les patounes, ils l’ont tiré jusqu’à Neufchâteau afin qu’elle y retrouve des congénères.
Il faut vous dire que la Bête a un âge certain voire avancé, qu’elle a subit quelques opérations chirurgicales (qui ont couté un bras à NVL) mais qui lui ont redonné de la vigueur. Sur place la Bête a donc trouvé de jeunes et fringants congénères tous chromes rutilants, prêts à vrombir de désir à la vue du premier parapente passant. Il faut avouer qu’ils ont fière allure entourés d’une cohorte de soigneurs et admirateurs. La Bête elle, restait esseulée dans le près toujours attachée au camion blanc.
Vint le moment tant attendu : les premiers gémissements de la Bête !!! Mais ne réveille pas la Bête qui veut : Maxou s’y essaye, ne tire qu’un petit gémissement lorsqu’il la blesse en brisant son gyrophare. Mike tente sa chance avec assurance et conviction mais sans plus de succès alors que non loin les autres jeunots poussent leurs premiers cris. Heureusement Pascal, maître bricoleur s’il en est, sort ses câbles de sa poche, avance son destrier blanc et d’un coup d’ampère fait mugir la Bête.
La journée est lancée, tour à tour Maxou et Pascal prennent les reines de la Bête et tirent précautionneusement leurs premiers parapentes des rencontres. La Bête, somme toute docile, ne rechigne plus à la tâche. Mais l’orage, menaçant depuis le matin, se joint à la partie et fait cesser toutes les festivités… Fin de la première journée.
Le 17 ce sont les deux M qui retournent à la tâche. La Bête a passé une bonne nuit à l’abri dans un bel hangar en compagnie d’un avion et surtout d’un jeune éphèbe… Elle rejoint joyeuse son emplacement, se laisse entourer de rubalise et coiffer d’un somptueux parasol rose. Maxou l’enfourche, le président de la commission tracté de la FFVL est accroché en bout de ligne et là perfide, la Bête se révolte ! Au premier coup de clef, elle se raidit, mugit et tire un coup sec sur la ligne désarçonnant son pilote !!! Panique ce passe t –il ? Une facétie de la Bête ? Toujours est-il que maintenant le dossier tracté est enrichi d’un nouvel ordre : « lancement de la Bête » -> « Bête lancée »-> « accrochage pilote autorisé »… La journée se déroule ensuite sans embuche (Maxou allant même faire un câlin à la Bête pendant sa sieste) et se termine en apothéose, la Bête treuillant Mike en bi, en douceur et sans être attelée à quiconque. Fin de la deuxième journée.
Le 18, c’est le trio reformé qui sort avec affection la Bête, la panse, s’assure qu’elle ait passé une bonne nuit et la dispose à côté d’une jeunette. La Bête n’est pas peu fière car elle élève dans les cieux sans sourciller les bis quand les petites jeunottes sont à la peine. Malgré ses rides, ses cicatrices, ses attelles, la Bête assure vaillamment et perçoit du coin de la bobine la fierté qui illumine ses dompteurs.
Pour autant, la Bête a son caractère et tient à prouver qu’elle ne se laissera pas dompter sans s’affirmer. C’est ainsi qu’après avoir treuillé avec autorité un dernier bi, elle se rebiffe et d’un coup sec, casse la ligne. Non mais, dompter la Bête se mérite et ces deux blancs becs fussent-ils sympathiques doivent bien savoir qui est la Bête !
Espérons que cette histoire ne sera que le prélude d’une longue aventure qui ne transformera pas la Bête en Bête humaine.